(2018, décembre). Aujourd’hui, 10 décembre, c’est le Jour Terra Madre! Avec cette journée, Slow Food souhaite souligner chaque année cette vision d’un système alimentaire qui appuie les économies locales et qui respecte environnement, biodiversité, goût et tradition. Pour ce faire, l’organisation internationale nous invite à organiser une rencontre, un débat, un pique-nique, un souper, une projection de film, une visite de ferme 😉, bref ce qui nous tente, autour de l’environnement, de la biodiversité, du goût et des traditions. En voilà plein de bonnes idées!

Inspirée par cette célébration et en souvenir de mon passage à Turin pour l’événement Terra Madre – Salone del gusto, voici huit bonnes adresses turinoises visitées en septembre dernier.

1. Ristorante Consorzio

Petit restaurant plein de charme, Ristorante Consorzio nourrit une grande mission, celle de faire vivre aux gourmets la passion de producteurs et artisans du Piémont. Saucisses de Bra, raviolis d’Asti, coupes de viandes sous-estimées, légumes oubliés et herbes sauvages, le menu convie à la dégustation d’un éventail de produits minutieusement choisis et apprêtés. Certains éléments servis font également partie de l’Arche du goût. Le restaurant propose une jolie carte de vins nature pour laquelle sa réputation n’est plus à faire!

2. Mercato di Porta Palazzo

Le Mercato di Porta Palazzo constitue le cœur authentique du Turin d’autrefois. Vieux de 169 ans, ce grand marché couvert au centre de Turin propose plusieurs sections, dont le « carré des producteurs » où on rencontre principalement des fermiers et artisans, et moins de revendeurs. Le Mercato di Porta Palazzo, vous le savez avec l’amour que je porte aux marchés, c’est le lieu idéal pour se nourrir des couleurs, des odeurs et des saveurs piémontaises… ainsi que par la richesse des rencontres qu’on y fera!

3. Tre Galli

Tout près du Mercato di Porta Palazzo, sur la charmante Via Sant’Agostino, le restaurant Tre Galli (« trois coqs ») se situe au cœur du quartier romain, l’un des plus anciens de Turin. Ouverte depuis 1997, cette table prend racine dans les traditions culinaires du Piémont, traditions qu’elle réinterprète avec créativité et raffinement. Attablez-vous à sa magnifique terrasse et ne ratez pas l’entrée de ricotta maison ni leur mousse au gianduia et aux pêches pochées si vous avez la chance d’être en saison, des délices!

4. Alberto Marchetti Gelaterie

Alberto Marchetti est né et a grandi dans les gelati, ces délicieuses crèmes glacées italiennes. Ce « maître du goût » s’inspire de ce que la nature a de plus savoureux à offrir. Sa démarche d’approvisionnement est animée d’un tel désir de transparence qu’on peut même acheter sur place les noisettes, abricots, chocolat et autres ingrédients qui entrent dans la composition de ses gelati! Certains des produits utilisés font notamment partie de l’Arche du goût. Ainsi, quand on déguste les gelati d’Alberto Marchetti, c’est non seulement à son savoir-faire et son art qu’on goûte, mais aussi à ses convictions : le cose buone sono semplici, basta farle con amore – « Les bonnes choses sont simples, il suffit de les faire avec amour. »

5. Merenda reale au Caffè Al Bicerin et autres cafés historiques

Délicieuse tradition gourmande, la merenda reale (« goûter royal ») s’avère la pause idéale à faire en après-midi, après une journée de déambulations. Semblable au afternoon tea, cette version turinoise donne l’occasion aux curieux de découvrir le bicerin (« petit verre »), une superposition de chocolat noir liquide, de café et de crème à consommer chaud. On y trempe les bagnati (« mouillés »), un assortiment de biscuits faits maison, dont les torcetti, lingue di gatto et canestrelli.

Si vous souhaitez goûter au bicerin sans y passer tout l’après-midi, essayez le Caffè Al Bicerin. C’est à cet endroit qu’aurait été créé le premier bicerin, en 1763! Vous trouverez cette incontournable boisson au menu de nombreux autres cafés historiques, dont Gelateria Pepino, Caffè Fiorio et Stratta (ci-bas).

6. Stratta

Café-pâtisserie historique fondé en 1836, Stratta propose un éventail des plus colorés de bonbons qui sont en quelque sorte des ancêtres de la gomme! Chacune de ces minuscules sucreries est fabriquée dans les règles de l’art et sans saveur artificielle. Ainsi, selon la saveur, anis, origan, lavande, cumin et autres épices se retrouvent véritablement au centre du petit bonbon, le tout enrobé d’une fine couche de sucre coloré. Ces délices se dégustent à la fin du repas. On se procure aussi chez Stratta toutes sortes d’autres gourmandises, dont le gianduiotto (ci-bas).

7. Gianduiotto et Guido Gobino

Le gianduia, ce classique de Turin, est une pâte de chocolat aux noisettes qui aurait été imaginée à la suite d’un problème d’approvisionnement en cacao dû au blocus continental imposé par Napoléon au XIXe siècle. Alors, pour répondre à la demande des Turinois qui raffolaient de chocolat, les chocolatiers ont commencé à inclure une ressource locale dans la fabrication de leurs chocolats : la noisette piémontaise! C’est ainsi qu’est né le gianduia.

L’entreprise turinoise Caffarel se targue d’avoir inventé le gianduitto, un chocolat à base de gianduia et en forme de bateaux de tailles variables. Puis un jour, un certain Ferrero aurait saisi l’opportunité pour confectionner un gianduia à plus bas prix… Le Nutella, ça vous dit quelque chose? À l’autre bout de ce spectre, le chocolatier Guido Gobino, pour sa part, prépare ses gianduiottini (des minis gianduiotti) en suivant les principes du courant bean-to-bar. Une bonne adresse à retenir pour goûter cette spécialité turinoise préparée avec soin!

8. Eataly : classique des classiques

Réunir sous un même toit des aliments de haute qualité offerts à un prix durable et raisonnable pour tous, célébrer la biodiversité italienne et créer un lieu simple et informel où il fait bon manger, magasiner et apprendre, voilà l’ambitieuse mission qu’Oscar Farinetti et sa famille se sont donnée avec Eataly. C’est ainsi qu’en 2007, le premier Eataly ouvre ses portes à Turin, près de l’édifice Lingotto. Depuis, un deuxième s’est ajouté dans la ville et, dans le monde, on en compte désormais plus d’une quarantaine. Impossible donc de ne pas aller visiter le premier de cette chaîne propulsée par les valeurs de Slow Food!

Sur ce, bon Jour Terra Madre!

 

Julie Aubé