(2013, novembre). 1er janvier 2013. Capodanno, à Rome. Les trois premières semaines de l’année en Italie. Un pays que j’adore pour une foule de raisons parmi lesquelles (surprise surprise!) sa gastronomie.
Une des choses qui me fascine de la cuisine italienne, c’est que parmi les meilleures choses que j’y ai mangées, la plupart sont vraiment toutes simples. Si on prend seulement l’exemple des pâtes, une vraie bonne sauce tomate bien faite, il n’y a rien de mieux. Un plat de caccio e pepe, dur de faire plus simple : du bon pecorino et du poivre concassé. Simplicité, qualité des ingrédients, authenticité.
À mon retour à Montréal au début février, je me suis mise en tête d’apprendre à cuisiner quelques-uns des classiques italiens, si simples et satisfaisants à la fois. J’avais à la maison le livre Pasta Et Cetera de Josée di Stasio. Josée, pour les intimes (parce qu’on est devenues intimes en 2013, vous comprendrez pourquoi), je l’aime pour ses recettes, ses livres, son émission et particulièrement pour toutes ses séries « sur la route » qui tombent pile dans mes intérêts, alliant voyage et cuisine. J’ai donc décidé que je m’approprierais des recettes de base italiennes en passant par son livre Pasta Et Cetera. Et pour ce faire, quoi de mieux qu’un défi?
C’est ainsi qu’est né, début février 2013, le «Défi Josée di Stasio». À la manière de Julie & Julia, je me lançais à moi-même le défi de cuisiner chacune des recettes du livre Pasta Et Cetera. Un peu intense, certes, mais la vie n’est-elle pas un peu plus pétillante avec une touche de douce d’intensité?
Un tel défi demande d’être défini.
Ça prenait entre autres une date limite, sans quoi ça aurait pu durer des années. J’ai fixé la limite au 31 décembre 2013, 23 h 59. C’était une inspiration 2013, ça va se terminer en 2013. Et 11 mois, ça m’apparaissait suffisant pour faire les 93 recettes du livre.
Ensuite, j’ai pensé que ce serait plus rigolo de faire ça avec d’autres collègues. Non pas pour « partager » les 93 recettes, oh non, mais pour cuisiner chacun le livre dans son entièreté, en même temps que moi. Après tout, l’idée de cuisiner un livre au complet vise aussi à se stimuler à sortir de notre zone de confort. J’ai la théorie que peu importe le livre de cuisine qu’on a, on finit toujours par être attiré par le même type de recettes. Or, ce défi se voulait formateur : en s’imposant la préparation même des recettes qu’on n’aurait pas eu naturellement tendance à choisir, on élargit son répertoire de saveurs, de techniques et d’inspirations!
J’en ai donc parlé au bureau. J’ai des collègues capables d’un brin de folie culinaire, je croyais bien réussir à trouver quelques acolytes qui seraient partantes pour relever le défi avec moi.
J’ai créé un ficher Excel listant les recettes du livre : 93 lignes, une par recette.
Début février, il comptait une dizaine de colonnes, une par participant.
Si l’idée du défi en a charmé plus d’un en février, aujourd’hui fin novembre, il reste quatre colonnes « actives ». C’est le que défi porte bien son nom. Ça n’a pas été facile toute l’année.
Au départ, c’est tout nouveau tout beau, on se lance à fond dans les pasta. Jusqu’à ce que nous prenne une envie de variété. Puis arrivent les beaux jours. On passe plus de temps à l’extérieur. On a envie de pique-niques et de barbecues. Les pâtes prennent un peu (pas mal) le bord. Et il y a les vacances…
Puis, c’est la prise de conscience début septembre. Il reste quatre mois et une soixantaine de recettes à faire. Les deux tiers du livre.
Pas question de laisser tomber. Un défi c’est un défi, et si c’est trop facile, ce n’est pas un vrai défi. Allez, on remet le bouquin sur le bord du comptoir et on s’y remet.
Depuis, ça roule bon train. J’y vais parfois à coup de deux ou de trois recettes par repas : entrée-plat, plat-dessert. L’expression « cocher une recette » fait maintenant partie intégrante de mon vocabulaire.
Hier soir, j’ai franchi le cap des 70 recettes. J’ai mis le paquet en octobre et novembre, sachant très bien qu’en décembre, j’aurai envie de faire de la cuisine de Noël. Je ne voulais pas me retrouver le 23 décembre à faire des soupes de tortellini et des pâtes all’arrabiata. J’aurai envie de tourtière, de ragoût et de pain d’épices.
Mes collègues ne lâchent pas non plus. Amélie est à 66 recettes, Emilie à 59 et Stéphanie à 53. Ce n’est pas gagné, mais il nous reste encore un mois.
Début janvier, je partagerai un bilan du défi auquel collaboreront mes amies : nous reviendrons sur l’expérience de cuisiner un livre de recettes au complet, avec ses hauts et ses bas, quelques anecdotes et nos recettes coup de cœur en prime! D’ici là, un bilan personnel et provisoire :
Les « plus » :
- Sortir de sa zone de confort. Il y a certaines recettes que je n’aurais pas eu instinctivement tendance à faire et qui se sont avérées réjouissantes! Parlez-en à Amélie avec les recettes aux anchois, à Émilie avec celles au poisson et moi avec celles aux champignons!
- Faire le défi avec des collègues était génial : on pouvait en rire, se partager nos trucs, s’encourager. Ça ajoutait un aspect social à l’expérience qui n’aurait sans doute pas été aussi divertissante autrement. Merci les filles d’avoir embarqué dans cette douce folie, ça n’aurait vraiment pas été aussi drôle sans vous!
- L’expérience confirme également une hypothèse de base, soit que simplicité et qualité des ingrédients forment une formule gagnante. Je cite en exemple une recette de pâtes aux pois et au prosciutto. Une collègue l’a fait avec un prosciutto commercial et des pois ordinaires et elle a trouvé le tout… ordinaire! Trop salé et sans charme particulier. Tandis qu’une autre collègue avait choisi un prosciutto de qualité et avait utilisé des pois tout frais en plein été. Elle a été ravie. À la simplicité et la qualité des ingrédients, j’ajouterais donc l’importance des produits frais de saison. Et ça m’amène à mon « moins ».
Le «moins» :
Dans le cadre du défi, il a souvent été plus difficile de cuisiner les produits frais de saison. J’ai bien sûr fait les asperges avec l’œuf poché & pancetta au printemps, j’ai gardé les pâtes aux courgettes et au fenouil pour l’été, la sauce tomates a été mise en pot fin août, et j’ai fait le resto de sauge avec les fines herbes de mon balcon. Mais l’automne arrivé, j’ai trouvé ça beaucoup plus difficile. J’ai cueilli une brouette de courges et 60 livres de pomme. Or dans Pasta Et Cetera il n’y a qu’une recette de courge et aucune ayant des pommes. Dur. Les boulettes de saucisses, pesto de noix, macaronis au fromage et autres biscotti sont très bons! Là n’est pas la question. Mais j’ai eu, en cours de défi, de grandes envies de potage à la courge et de croustade aux pommes! J’en ai fait tout de même, mais ces jours-là je ne « cochais » pas pour le défi… alors que durant l’automne je devais sprinter pour ne pas m’en garder trop pour décembre!
Bilan plus complet à suivre début janvier, à la fin du défi!
Le décompte est commencé!
Il reste environ 1 mois! Amélie, Émilie, Stéphanie et moi avons notre calendrier de l’avent bien à nous : cocher les dernières recettes qui nous mèneront vers un défi complété.
Dossier à suivre…
Go!Go!Go!
Je sais que tu es capable… et ça me donne le goût de tenter l’expérience. Peut-être avec le premier livre de Josée, pourquoi pas?
Moi, j’admire toutes les passionnées par ce genre de défis…
Moi je me relèverais avec plaisir le défi de déguster les 93 recettes « et cetera » d’une di Stasio ou autre Aubé gourmande de ce monde ! Bon défi !!!!
Quelle idée farfelue, ingénieuse et INSPIRANTE :)! C’est tout un défi et tu vas y arriver. J’ai hâte de lire ton prochain billet à ce sujet.
Stéphanie, collègue & amie participante au Défi Josée, a publié ce billet tout simplement adorable, sincère et touchant en toute simplicité! Une lettre de sa fille à Josée di Stasio: à lire absolument sur Naitre et Grandir http://naitreetgrandir.com/blogue/dans-mon-assiette/2013/12/03/lettre-de-laura-a-josee-di-stasio/
Wow, il y a juste toi Julie pour penser à des idées gourmandes comme celle là. Chapeau, c’est tout un défi !
C’est très inspirant 🙂