(2020.03). Si vous faites partie de ceux qui restent à la maison et qui se retrouvent soudainement avec du temps, c’est peut-être le temps de mettre au menu de petits « projets alimentaires » qui sont souvent pelletés en avant dans le rythme effréné des quotidiens occupés. Vous êtes en quarantaine ou en isolement volontaire? Avec les enfants à la maison? Vous avez moins de contrats par les temps qui courent? Vous respectez simplement les indications de rester à la maison et plusieurs de vos activités habituelles sont remises à plus tard? Quelles que soient les raisons, si vous vous retrouvez avec plus de temps qu’à la normale à la maison, c’est possiblement une occasion d’attaquer de petits projets alimentaires qui sont depuis longtemps pelletés en avant, d’enrichir sa culture alimentaire dans le confort de son foyer ou encore de soutenir à sa façon le système alimentaire de proximité. Pour ce faire, voici 15 idées!
Soutenir le système alimentaire de proximité
1.Abonnez-vous à un panier bio. Nous sommes en pleine période d’inscription. Devenir partenaire d’une ferme familiale, c’est s’assurer un approvisionnement régulier en fraîcheur bio et locale tout en étant solidaire d’une famille d’agriculteurs de votre secteur. C’est une savoureuse façon de s’engager concrètement à jouer un rôle pour une agriculture saine, vivante, respectueuse et délicieuse. Trouvez-vous un fermier de famille par ici!
2.Achetez localement, plus que jamais. Prenez le temps de vérifier si des fermes de votre secteur ont les chambres froides, les étals et les congélateurs pleins d’aliments produits à proximité auprès de qui vous pourriez vous approvisionner. Certaines permettent de passer à la ferme ou offrent la possibilité de commander en ligne, ou encore de téléphoner pour organiser une livraison. Supportez les commerces locaux de vos quartiers et de vos villages : boulangeries, boucheries, fromageries et autres commerces qui s’approvisionnent localement continuent de nous nourrir. Visitons-les ou mieux, commandons et faisons livrer lorsque l’option existe. Mais plus que jamais, misons sur la solidarité et la proximité.
3.Supportez les restaurateurs locaux. Plusieurs ont choisi de fermer leurs salles à manger, mais ont rapidement rebondit avec une offre de repas à se faire livrer chez soi. Entre les repas cuisinés maison (voir plus bas), pour varier, se gâter et pour supporter les restaurateurs qu’on aime, informez-vous, et régalez-vous! Pour Montréal, Tastet met à jour quotidiennement une liste de restaurants qui proposent des repas pour emporter. Sur Facebook, un groupe a été mis en place pour se tenir au courant des formules disponibles et les pages des établissements sont une bonne façon de connaître leurs propositions. N’hésitez pas d’ailleurs à les relayer pour les faire connaître!
Notez qu’une autre façon intéressante pour donner un coup de pouce aux restaurateurs et commerces de quartiers que vous aimez en ces temps difficiles, c’est d’acheter une carte-cadeau: un support à court terme pour eux, et un plaisir gourmand en banque pour nous quand les temps seront plus doux.
4.Organisez une partie de sucre à la maison. Les cabanes à sucre ayant dû fermer, plusieurs ont, à l’instar des restaurateurs, mis en place des systèmes de commande et livraison de « repas de cabane » à se réchauffer à la maison. C’est une belle activité gourmande à faire en famille, qui supporte du même coup ceux dont la saison complète est tombée à l’eau.
5.Pensez aux autres. Y a-t-il des personnes autour de vous qui pourraient avoir besoin d’aide pour s’approvisionner? Des amis ou voisins qui sont en isolement, des parents débordés, ou des gens qui travaillent dans le domaine de la santé pour qui vous pourriez préparer ou commander des aliments si votre situation vous le permet? Des organismes dans votre secteur qui nécessitent des denrées, du temps, des ressources? Informez-vous et voyez comment vous pouvez mettre la main à la pâte à votre façon, selon votre réalité du moment.
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Petits « projets alimentaires »
6.Sortez les recettes que vous avez envie d’essayer depuis si longtemps! Si vous aimez cuisiner, il y a de bonnes chances pour que vous collectionniez les idées de recettes « à essayer ». Que ce soit en tapissant vos livres de cuisine de post-it, en répertoriant les idées dans des tableaux Pinterest ou en accumulant toutes ses inspirations culinaires inassouvies dans le fond de votre tête, une période imprévue à la maison peut s’avérer, pour certains, un moment pour passer à l’action dans sa cuisine. Vous avez depuis longtemps envie d’essayer de faire du pain? Des pâtes fraîches? Du kombucha? Des dumplings? Des gnocchis (photo ci-dessus)? Quels que soient vos « projets alimentaires », lancez-vous!
Je vous encourage évidemment à choisir des recettes que vous pouvez réaliser avec les aliments locaux disponibles à ce temps-ci de l’année. Pour vous inspirer, voici les liens directs vers mes 3 dernières recettes que vous pouvez réaliser entièrement à base d’ingrédients d’ici, même en ce temps-ci de l’année :
7.Cuisinez en famille. Si les enfants sont à la maison avec vous, l’occasion est belle de cuisiner avec eux. On ne compte plus les bienfaits à cuisiner avec les enfants, mais dans le rythme effrénés de la vie normale, c’est parfois un défi de prendre le temps de le faire. Les circonstances le permettent peut-être chez vous, si c’est le cas, profitez-en!
8.Mettez des repas en banque (et partagez!) Si vous attaquez sérieusement vos « projets alimentaires » et que cuisiner en famille s’avère être une belle activité avec votre gang à la maison, ne vous limitez pas par peur de vous retrouver avec trop de victuailles. L’occasion est belle de congeler des repas et collations pour plus tard; quand la vie reprendra un cours plus normal, vous serez heureux d’avoir des repas et collations en banque. Vous pouvez aussi partager le fruits de vos « projets alimentaires » : nous sommes en période de distanciation physique certes, mais la solidarité sociale doit fleurir plus que jamais! Avez-vous des proches, des amis, des voisins, des aînés, des collègues qui seraient plus qu’heureux de savourer vos gnocchis maison ou de recevoir une quiche préparée avec amour?
9.Jardinez dans votre cuisine : faites des germinations et des micropousses! C’est facile, nutritif, amusant, génial à faire en famille, et ça ajoute de la fraîcheur et de la verdure à vos repas. Le site de Vert demain propose des vidéos explicatifs pour savoir comment s’y prendre.
10.Planifiez votre potager ou balcon gourmand. Le printemps arrive officiellement au moment précis où j’écris ces lignes. En ces temps difficiles où on prend conscience plus concrètement que jamais de l’importance de l’autonomie alimentaire, le moment est propice à penser à planter quelque chose qui se mange chez soi! Que ce soit des fines herbes ou un plant de tomates sur le balcon, un coin potager dans la cours ou une implication dans un jardin collectif, de ruelle ou autre formule, profitez de l’arrivée du printemps pour y penser, vous équiper et vous organiser. C’est notamment le temps de démarrer ses semis pour plusieurs variétés de légumes. Si le coeur vous en dit, commandez des semences auprès de semenciers artisans locaux (vous trouverez la liste de ceux qui étaient présents à la Fête des semences de Montréal pour vous inspirer). Une fois de plus, c’est une activité idéale à faire avec les enfants. Une occasion en or de comprendre comment sont produits les aliments, et de prendre conscience de tout le temps et les soins que ça prend pour transformer une graine en légume à savourer.
11.Entamez un ménage du printemps dans sa cuisine. Parlant de printemps… et de « projets alimentaires » qu’on repousse bien souvent… rester à la maison est peut-être l’occasion d’entreprendre un grand ménage du printemps dans la cuisine? Ces armoires qui débordent contiennent-elles de la vaisselle que vous n’utilisez jamais… et qui pourrait servir à d’autres? Ce tiroir à épices conserve-il certains produits depuis beaucoup… beaucoup trop longtemps? Avez-vous depuis des lustres envie de réorganiser votre garde-manger pour y voir plus clair? Quel que soit le petit projet de tri, de ménage ou de rangement dont pourrait bénéficier votre cuisine, c’est peut-être un moment pour s’y mettre.
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Enrichir sa culture agroalimentaire
12.Ouvrez vos livres alimentaires. Ma liste de lectures gourmande est longue… si longue! Elle se remplit plus vite que je réussis à terminer mes lectures. Puisque nos activités sociales sont réduites, attrapez un bon livre et savourez ces moments calmes pour tapissez de post-it vos livres de cuisine, dévorer des essais sur le système alimentaire, enrichir vos connaissances sur l’agriculture et les aliments. Vous êtes tous invités à partager vos suggestions « lecture gourmande » dans les commentaires!
13.Regardez films, séries et reportages sur l’alimentation. Je compte bien écouter prochainement plusieurs des suggestions rassemblées dans cet article par l’équipe de Caribou. À celles-ci j’ajouterais la série documentaire Ramaillages, disponible gratuitement sur le site de l’ONF.
14.Apprenez de nouveaux trucs culinaires en ligne. En direct d’Italie, le célèbre chef Massimo Bottura partage sur sa plate-forme Instagram des capsules de cuisine en ligne (en anglais), un concept qu’il baptise Kitchen Quarantine! Gageons que d’autres initiatives en ce sens verront le jour ces prochains temps. Il existe bon nombre de ressources pour s’outiller et approfondir ses connaissances culinaires en ligne, comme les vidéos de Ricardo, les chroniques de Christina Blais et tant, tant d’autres!
15.Transmettez vos recettes, pas le virus! Pour faire du pouce sur le slogan lancé par le Premier Ministre « Propager l’info, pas le virus », en cette période où il ne faut pas aller visiter les aînés pour les protéger, pourquoi ne pas faire appel à la technologie pour rendre des rendez-vous téléphoniques, Skype, Messenger ou autre plate-forme avec eux, et qu’ils nous expliquent comment ils préparent leur fameuse sauce à spaghetti (la meilleure!) ou leur recette de gâteau aux pommes que vous avez dévoré toute votre enfance. C’est une période de distanciation physique, mais la technologie nous permet de rester près les uns des autres, de prendre des nouvelles, d’échanger. Et si c’était aussi une occasion non seulement de se parler mais de se transmettre de précieuse recettes familiales entre générations? J’offre cette idée À M. Legault s’il souhaite la partager un de ces quatre, à 13h!
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Photo d’entête : Daphné Caron